Le chauffage au bois se met au vert

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Article réalisé par la FEBHEL, en collaboration avec la campagne wallonne de sensibilisation La Maîtrise du Feu.

Le chauffage au bois se met au vert.

La qualité de l'air est une préoccupation majeure dans notre société moderne, et le secteur du chauffage au bois joue un rôle essentiel dans la transition énergétique. Les fabricants de poêles et chaudières s’améliorent pour se conformer aux normes de plus en plus strictes. La pollution causée par le chauffage au bois est principalement due à l'utilisation d'équipements ou de pratiques qui engendrent une combustion incomplète (combustibles traités, humides ou de mauvaises qualité, appareils vétustes, usage de feu ouvert, …). Mais avec de bonnes pratiques et des technologies modernes, le secteur du chauffage au bois peut jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique, tout en diminuant drastiquement la pollution de l’air qui lui est attribuée.

Les bonnes pratiques pour un chauffage au bois propre, performant tout en réduisant les émissions de particules fines, sont notamment véhiculées dans la campagne de sensibilisation wallonne « La Maîtrise du Feu ».

Technologie de combustion et émissions de particules fines

Toute combustion produit des émissions polluantes pour l'environnement et pour la santé humaine. A titre informatif, les combustibles fossiles, en particulier le charbon, sont également à l'origine de fortes émissions de polluants atmosphériques. Par exemple, la combustion du charbon pour le chauffage résidentiel peut entraîner des émissions de particules de 20 g/GJ à 430 g/GJ (Butcher et Ellenbecker, 2012), ainsi que des émissions de dioxyde de soufre (SO2) généralement plus élevées que celles des combustibles issus de la biomasse. 

Une combustion incomplète peut aussi être émettrice d’autres polluants dans l’atmosphère, les particules fines (PM*).
Pour réduire les émissions de particules fines, la norme européenne EcoDesign définit des exigences relatives aux émissions de particules et au rendement des appareils de chauffage au bois. Outre la réduction des PMX*, EcoDesign demande aussi d’augmenter les rendements et les performances des technologies. Les constructeurs de technologies de chauffage au bois doivent donc se soumettre à ces prescriptions pour vendre leurs appareils sur le marché européen. Les fabricants doivent notamment démontrer une faible émission de particules fines lors des tests de combustion réalisés en laboratoire.
Le secteur du chauffage au bois investit dans la recherche et le développement pour respecter son engagement et fournir à ses clients un produit à la plus haute efficacité énergétique.
Les nouvelles technologies ont donc connu une amélioration continue et offrent aujourd’hui une solution de chauffage respectueuse de l'environnement sans compromettre le confort et la convivialité d'un feu de bois traditionnel. Actuellement, les nouvelles installations de chauffage émettent 400 fois moins de particules fines dans l’air ambiant que celles passées, quantités inférieures aux normes dictées par la directive européenne EcoDesign (de 20mg/Nm³ de particules fines pour les installations à bûches et 40 mg/Nm³ pour celles aux pellets).

*Particule matter (PMx) = particules fines de diamètre inférieur à X micromètre (0,00X mm).

Qualité de l’air et chauffage au bois, qu’en disent nos voisins ?

En Angleterre, une étude de la "Stove Industry Association (SIA)" (Association des industries des poêles) montre que les technologies de combustion récentes, respectant les normes Ecodesign, sont responsables de seulement 0,3 % des émissions de particules fines PM2.5 (pour le secteur de la combustion résidentielle). Si on compare toutes les sources d'émissions de particules fines PM2.5, les poêles Ecodesign émettent 0,09 % du total des émissions de PM2.5 (tous secteurs confondus).

Le laboratoire français CERIC a également rédigé un article en juillet 2022 sur l'impact de la qualité de l'air. Les conclusions sont les suivantes : l'utilisation d'un bon combustible (qualité, bois sec, adapté à son installation, non traité, ...) dans un appareil récent peut améliorer la qualité de l'air. Le CERIC a montré une diminution de 40 % des émissions de particules fines PM2.5 grâce à la modernisation du parc d'installation de poêles et chaudières à bois.

Selon Ageden Rhône Alpes, le facteur d'émission de particules fines (PM10) a été réduit d'un facteur 400 entre un feu ouvert et les poêles à pellets modernes, d'un facteur 57 entre les feux ouverts et les poêles à bûches modernes, et d'un facteur 4 entre les feux ouverts et les poêles à bûches vétustes (cf image ci-contre). Ces chiffres démontrent clairement l'impact positif des avancées technologiques sur la qualité de l'air intérieur et extérieur.

Facteurs d'émissions de particules fines, selon Ageden Rhônes alpes, ADEME, Flamme Verte

La qualité de l’air est également influencée par une utilisation correcte de son poêle et l’usage d’un combustible de qualité. Nous persistons à rappeler l’importance d’utiliser du bois sec, non traité et adapté à son installation. En effet, le respect de quelques bonnes pratiques est essentiel pour assurer un chauffage au bois économique et écologique. Un entretien régulier de son poêle à bois et un ramonage par un professionnel sont indispensables. Il est vivement conseillé de le faire chaque année. Cela permet de réduire la consommation en bois, d’augmenter l’efficacité énergétique et aussi de réduire drastiquement les émissions de particules fines dans l’air.

Les « bonnes pratiques » vous dîtes ?

En Belgique, une campagne de sensibilisation wallonne (et financée par la Région wallonne), à destination du grand public, explique les conseils et bonnes pratiques à l'utilisation d'un appareil de chauffage au bois bûches : La Maîtrise du Feu.

En tant que consommateurs responsables, il est recommandé de n’utiliser que du bois sec avec un taux d’humidité inférieur à 20% (c’est-à-dire séché au minimum 2 ans dans un abri protégé des intempéries et bien aéré) et d’utiliser de préférence du bois local, provenant de sources certifiées durables.
La campagne La Maîtrise du Feu recommande d’appliquer la méthode de l’allumage inversé (voir photo de l'article), d’alimenter peu mais plus régulièrement le foyer, de ne jamais fermer l’arrivée d’air pour couver le feu, de bannir l’utilisation d’un foyer continu, de bien régler l’alimentation en air, …
L’utilisation adéquate des appareils est tout aussi importante : une installation bien dimensionnée selon vos besoins sera plus performante et plus économe. Comme précisé ci-dessus, le remplacement de son vieux poêle à bois par une technologie plus récente et plus performante permettra de diminuer les émissions de particules fines et d’augmenter la performance de votre chauffage au bois.  Les bonnes pratiques indiquent également de vérifier que le tirage cheminée corresponde à l’exigence du poêle ou encore d’entretenir régulièrement son conduit de cheminée.

L’ensemble des recommandations est disponible sur le site web de La maîtrise du feu. En plus de favoriser la qualité de l’air, ces pratiques vous assureront des économies !

Provenance de la ressource

Pour rappel, le bois-énergie provient de la valorisation de coproduits de l'exploitation forestière. Dans un système de gestion durable des forêts, la forêt est renouvelée pour maintenir un stock de bois. Ce bois capte le carbone depuis l'atmosphère et le converti en biomasse. Contrairement aux énergies fossiles, le bois, qu’elle que soit la forme sous laquelle il est consommé (pellets, bûches, plaquettes), est une énergie renouvelable et il a toute sa place dans le mix énergétique en vue d’atteindre l’objectif européen de neutralité carbone d’ici 2050.
D’autant plus que 1 ménage wallon sur 4 dispose d’un poêle ou d’une chaudière à bois, signe que c’est une énergie bien présente en Wallonie.

Pour conclure, grâce à l'adoption de normes européennes rigoureuses telles que l'Ecodesign et de la volonté des fabricants d’innover continuellement, les appareils de chauffage au bois modernes sont aujourd’hui performants et respectueux de l’environnement. Les études sur la qualité de l’air montrent l’importance du renouvellement du parc d’installation par des nouvelles technologies efficientes et propres.

Par ailleurs, il est de la responsabilité de chacun de jouer un rôle pour assurer une combustion complète. En adoptant des bonnes pratiques et en entretenant régulièrement leur poêle à bois, les consommacteurs contribuent ainsi à préserver la qualité de l’air pour les générations futures.